18/09/2025


Se déplacer à Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier : panorama des transports pour les habitants

Les liaisons scolaires : un maillage au service de la jeunesse

Au fil des saisons, le va-et-vient des cars scolaires est l’un des rares rythmes réglés de la vie locale. Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier, traversée par de petites routes souvent sinueuses, bénéficie d’un service structuré par la Région Auvergne-Rhône-Alpes (source : Région Auvergne-Rhône-Alpes).

  • Écoles primaires et maternelles : Pour les enfants de l’école communale ou du regroupement scolaire et intercommunal SIVOS du Val Gelon, des circuits dédiés sont aménagés. Les horaires, adaptés aux jeunes familles, tournent souvent autour de 7h30-8h le matin et 16h30-17h30 le soir.
  • Collèges (Montmélian, La Rochette) : Les adolescents rejoignent majoritairement Montmélian (5,5 km) ou La Rochette (9 km). Des lignes spécifiques, parfois partagées avec les villages voisins (Saint-Pierre d’Albigny, Sainte-Hélène-du-Lac…), assurent ces trajets matin et soir, avec généralement 2 allers-retours quotidiens.
  • Lycées : Le lycée Paul Héroult de Saint-Jean-de-Maurienne ou le lycée Vaugelas de Chambéry sont accessibles par des correspondances au départ de Montmélian, via TER ou cars régionaux.

Près de 40 élèves empruntent chaque jour ces services depuis la commune (chiffres SIVOS, 2023). Les tarifs, fixés par la Région (gratuit sous conditions de distance et d’âge, environ 120€/an sinon), traduisent une volonté d’encourager l’autonomie des plus jeunes à l’échelle rurale.

Bus et car régionaux : l’épine dorsale hors école

Si les horaires scolaires structurent la semaine, le paysage du transport public en dehors de ces créneaux demeure éclaté, mais non inexistant. Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier profite de la proximité de deux réseaux :

  • Ligne Cars Région S50 : Principalement axée sur la liaison Chambéry – Albertville – Saint-Jean-de-Maurienne, elle dessert le secteur via l’arrêt de Montmélian (source : Cars Région Savoie). Un trajet jusqu’à Chambéry dure environ 30 minutes.
  • Ligne S51 (La Rochette – Montmélian – Chambéry) : Traverse le sud de la commune lors de certaines courses, avec un passage épisodique, plutôt en semaine et aux heures de pointe.

Néanmoins, aucun bus interurbain ne traverse directement le cœur du village (hors circuits scolaires). Il faut donc marcher ou organiser un covoiturage familial pour rejoindre un arrêt à Montmélian (gare SNCF & gare routière, à 7 minutes en voiture) ou La Rochette.

Horaires, accessibilité et tarifs

  • Un passage toutes les 1h30 à 2h sur les axes principaux ; amplitude 6h30–19h30 en semaine.
  • Tarifs attractifs : 2 € le ticket unitaire, 15 € la carte “10 voyages” (tarification régionale 2024).
  • Bus accessibles aux personnes à mobilité réduite sur les lignes principales.

La gare de Montmélian : port d’attache vers la Savoie et au-delà

Symbole de l’histoire ferroviaire savoyarde (la première gare date de 1856), la proximité de Montmélian (5,5 km) offre à Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier une ouverture vers Lyon, Grenoble, Chambéry et toute la vallée de la Maurienne. Le train est la véritable “bouffée d’ailleurs”, surtout pour les navetteurs quotidiens et les étudiants.

  • Lignes principales TER :
    • Chambéry & Aix-les-Bains : 22 à 25 min.
    • Grenoble : 48 à 56 min (15 allers-retours quotidiens environ, source : SNCF TER Auvergne-Rhône-Alpes).
    • Saint-Jean-de-Maurienne et Modane/Milan : trains directs permettant de rejoindre l’Italie en moins de 3 heures.
  • Fréquence : de 5h30 à 22h, avec une trentaine de trains/jour en semaine.
  • Services : distributeurs de billets, parking gratuit (une centaine de places), abri vélos, dépose-minute.

On estime qu’une centaine d’habitants du secteur, de Coise-Saint-Jean à Arbin, utilisent la gare régulièrement – ce qui participe à la limitation du trafic routier en fond de vallée.

Solutions locales et alternatives : la solidarité au quotidien

Face aux limites de l’offre publique, la créativité locale prend souvent le relais à Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier et ses alentours. L’exode automobile n’est pourtant pas une fatalité !

  • Covoiturage : De nombreux habitants organisent des trajets partagés vers Montmélian, Chambéry ou La Rochette, via des groupes Facebook locaux (ex : “Covoiturage Combe de Savoie”) ou la plateforme Mov’ici (movici.auvergnerhonealpes.fr).
  • Rézo Pouce : Ce réseau d’auto-stop organisé, présent sur plusieurs villages voisins, encourage l’auto-partage sécurisé grâce à des points “Arrêt sur le Pouce” (source : Rézo Pouce Savoie).
  • Initiatives associatives : L’association “Coise, Demain !” propose ponctuellement des solutions de transport solidaire pour les personnes en difficulté ou isolées. Des bénévoles assurent ainsi l’accès aux marchés, médecins ou démarches administratives.

Autant de petits gestes collectifs qui tissent une résilience pour les “sans voiture” ou les aînés, surtout dans la partie haute et plus rurale de la commune.

Le vélo : entre potentiel et contraintes locales

L’envie de pédaler ne faiblit pas en Savoie, et la vallée du Gelon offre, à la belle saison, quelques itinéraires emblématiques : la Voie Verte “Chemin des Vignes” (reliant Montmélian à La Rochette) et les chemins agricoles à faible circulation.

  • Un circuit cyclable sécurisé dessert Montmélian depuis la zone artisanale de Coise (3 km environ).
  • Développement progressif de pistes cyclables partagées sur la D925 et la D7 (projets SIBACS, source : “Cœur de Savoie” Communauté de communes).
  • Stationnement vélo à la gare et proximité avec le futur tracé “Itinérances Vélos Savoie Mont-Blanc”.

Reste que le relief (et parfois la météo capricieuse du Val Gelon) freine une pratique quotidienne pour se rendre au travail ou au lycée, en dehors des beaux jours ou des trajets loisirs.

Taxi, solutions à la demande, et mobilité adaptée

Pour les besoins ponctuels (rendez-vous médicaux, courses, accès à la gare), l’offre privée, bien que limitée, reste précieuse :

  • Taxis Coisards et entreprises de la vallée : Environ 2 sociétés référencées (source : annuaire pagesjaunes.fr), sur réservation, avec des solutions “TPMR” pour personnes à mobilité réduite.
  • Transport à la demande (TAD) : Proposé par le Conseil départemental de Savoie pour les plus de 75 ans ou personnes justifiant d’une situation d’isolement (demande à faire auprès de la mairie ou du CCAS).

Le coût reste conséquent (de 8 à 15 € la course minimum dans le secteur), mais la formule garantit une certaine autonomie aux plus fragiles.

Vers une mobilité plus verte ? Projets et enjeux d’avenir

Les questions de mobilité et d’environnement sont étroitement liées, surtout dans une commune charnière entre zones urbaines et rurales. À l’horizon 2025, des projets d’ampleur sont sur la table :

  • Mise à l’étude d’une “mobistation” à Montmélian (station de recharge, location de vélos électriques, autopartage…).
  • Déploiement progressif de bornes de recharge pour véhicules électriques (1 inaugurée sur la place du village depuis 2023, source : commune de Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier).
  • Consultation sur un élargissement du service d’autopartage en zone rurale (partenariat entre communauté de communes Cœur de Savoie et la société Citiz Alpes-Loire).
  • Réflexion sur de nouvelles liaisons cyclables continues entre Coise, Arbin et les gares de Montmélian ou Chamousset.

À l’écoute des habitants, ces initiatives témoignent d’une volonté, partagée à l’échelle savoyarde, de redonner à la mobilité rurale un autre visage : plus souple, collective et écologique.

Une circulation à taille humaine, entre atouts et limites

Vivre à Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier oblige à un art particulier de l’organisation : on privilégie la proximité, on combine volontiers les transports, et l’on s’appuie sur les solidarités de voisinage. La voiture, bien que toujours très présente (près de 85% des habitants actifs l’utilisent pour aller travailler, source : INSEE 2021), n’est plus tout à fait la seule option.

Derrière la tranquillité du val Gelon, se dessine une mosaïque de solutions et d’engagements, où chaque déplacement reflète les choix d’un territoire à la fois rural, vivant et tourné vers l’avenir.

Les paysages de Savoie se découvrent, s’apprivoisent… et prouvent que la mobilité, même modeste, façonne plus qu’on ne croit notre rapport au village – et à ses horizons.

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